Elle
appuie sur le bouton de l'étage désiré, les portes se ferment et
l'ascenseur commence sa montée pour la mener à son bureau où
beaucoup de travail l'attend. C'est le rituel quotidien, répété
plusieurs fois, auquel elle aimerait échapper, tant les minutes
passées dans cet espace confiné sont une perte de temps.
Et
pourtant, en y réfléchissant, ce lieu pourrait être propice pour
rencontrer de nouvelles personnes, faire connaissance avec les
employés de ce building immense qui fourmille. Au lieu de cela, les
gens défilent, se limitant à un bonjour ou pas, parfois occupé sur
leur smartphone ou perdus dans leurs pensées si bien qu'ils ne la
remarque même pas. Cependant, elle est loin de se douter de ce qui
l'attend.
Perdue
dans ses pensées, elle fixe le sol en soupirant. Le bruit des portes
s'ouvrant se fait entendre et une paire de chaussures entre dans son
champs de vision : noires, très classes, impéccablement cirées.
Elle se surprend à sourire en se disant que ce petit jeu pourrait
être amusant et au moins la divertir durant ses "voyages".
- Elles vous plaisent ?
Cette
voix lui plait bien plus encore que ces chaussures : sensuelle à
souhait.
Elle
daigne enfin relever la tête pour regarder son interlocuteur et là,
ses lèvres se figent et elle devient muette. Devant elle se tient
l'homme le plus sexy de la planète : brun, cheveux très courts,
barbe de quelques jours impeccablement entretenue, des yeux bleus à
s'y noyer, un sourire à lui couper le souffle et un corps sculpté
dans un costume gris sur mesure. En bref : un Dieu sortit de nulle
part.
-
Vous travaillez dans quel service ? Demande-t-il en tendant le bras
pour choisir son étage.
Ce
simple geste libère alors les essences de son parfum boisé et elle
ferme les yeux une fraction de seconde avant de répondre :
- Comptabilité.
Il
se place alors à sa gauche un peu en retrait, le laissant libre de
faire glisser ses yeux sur sa cambrure, ses fesses et ses jambes
élancées en affirmant :
- Nous
ne nous sommes jamais croisés.
Avant
qu'elle ne puisse répondre, une armée d'employés s'engouffre dans
l'ascenseur si bien qu'elle doit se reculer pour faire place. Un pas,
puis deux, et la voilà corps à corps avec Monsieur Sexy qui déclare
en murmurant :
- Si
c'était le cas je m'en souviendrais.
Elle
aimerait à ce moment voir son regard. Reprenant ses esprits, elle
s'apprête à demander à son tour quel poste il occupe mais un
contact inatendu la trouble : Toujours collé contre elle, il
caresse son poignet droit du pouce. Ce petit geste suffit alors à
provoquer en elle une vague de chaleur. Elle s'obstine à garder son
sang froid lorsque sa main gauche se pose sur sa taille pour la
plaquer d'avantage contre lui. Elle arrive cependant à articuler :
- Et
vous, vous travaillez à quel étage ? - Moi, je vois les gens arriver, partir, se succéder, se croiser, comme dans un ascenseur.
Sa
bouche est si près qu'à chaque mot, elle peut sentir ses lèvres
sur son cou.
Sa
main glisse alors sur son ventre et elle scrute rapidement les
visages présents, espérant qu'aucun d'eux ne remarque le sien
rougissant. Son compagnon de voyage s'en aperçoit.
- Personne
ne remarque rien. Regardez-les, ils sont tous trop occupés, ils
nous ont à peine vus. On se croise, on s'oublie, telle est la loi
de l'apesanteur. Mais le voyage aussi court soit-il, peut
être...innoubliable.
L'ascenseur
stoppe, laissant s'échapper la petite armée, les laissant seuls.
Les portes à peine refermées, elle sent une main glisser sur son
chemisier et un doigt s'insinuer dans son décolleté. Sa raison lui
dit de le stopper mais son corps exige le contraire. Mr Sexy
entreprend alors de s'attaquer aux boutons et elle sent sa
respiration s'accélérer lorsqu'il écarte les pans de son vêtement
en même temps que l'ascenseur s'arrête à nouveau.
La
gêne d'abord la gagne. D'instinct, elle croise rapidement sa veste
et se retourne face à lui, le dos aux nouveaux arrivants. Lui la
regarde un sourire amusé et provocateur et elle ne peut que répondre
à son sourire en se mordillant la lèvre. La gêne fait place à
l'excitation et elle attend avec impatience le moment où ils se
retrouveront seuls à nouveau. Lorsque l'occasion se présente, elle
a soudain envie de jouer, s'approche de lui et détache sa cravate en
le fixant dans les yeux, la saisit et tire d'un coup sec dessus pour
l'attirer contre elle. Elle pose alors sa bouche dans son cou, sort
la chemise de son pantalon et d'un geste rapide le déboutonne.
- Oh
! Dit-il, feintant un air outré. On pourrait nous surprendre.
Elle
se laisse alors guidée par ses envies et glisse ses deux mains sur
son torse musclé lorsque...nouvel arrêt.
Il
se retourne rapidement, et attrape son téléphone simulant une
conversation. Elle sourit imaginant les regards des nouveaux venus
sur eux et se mordille le doigt et lorsque l'espace se vide à
nouveau il se retourne face à elle et elle découvre un regard
déterminé, presque animal.
Elle
en frissonne de la tête aux pieds. L'ascenseur stoppe alors
brutalement, les lumières s'éteignent ne laissant qu'une veilleuse
de sécurité. Cette panne est un cadeau inespéré. Il s'approche
d'elle, lui ôte sa veste en murmurant :
- Continuons
le voyage.
A
son tour il ôte sa veste, s'empare de sa bouche qu'elle lui offre,
lui entrouvre les lèvres pour y glisser sa langue et chercher la
sienne. Durant ce baiser fougueux, elle glisse ses mains sur ses
épaules et fait tomber sa chemise en le frôlant.
Elle
le rend fou et il compte bien lui faire savoir. Il glisse sa bouche
dans son cou jusqu'à la naissance de ses seins pendant qu'il
dégrafe son soutien-gorge afin de pouvoir faufiler ses mains.
Lorsqu'il commence à mordiller un téton, elle laisse s'échapper un
soupir de plaisir. Puis, les doigts de son amant remplacent sa bouche
pour le pincer délicatement et le faire se dresser. Elle sent un feu
dévorant lui envahir le bas ventre. Il remonte alors jusqu'au lobe
de son oreille qu'il aspire, lèche en murmurant :
- Tu
es si....excitante.
Elle
écarte alors son pantalon déjà ouvert pour avoir accès à son
boxer et libérer son sexe qu'elle prend en main. Puis, tout en le
fixant dans les yeux, elle joue du pouce sur son extrémité. Elle
veut voir chaque expression sur son visage.
Lentement,
elle fait coulisser son sexe entre ses doigts lorsqu'elle sent des
les siens se glisser sur sa fesse, écarter son string pour
rencontrer son bouton. Des caresses, des pincements le font se
gonfler peu à peu de désir.
Elle,
accélère ses mouvements pendant qu'un doigt s'insinue lentement en
elle, goutant l'humidité grandissante preuve de son désir et au fur
et à mesure les caresses des deux partenaires se font plus intenses,
plus profondes. Elle sent son sexe se durcir entre ses doigts et lui
la sent s'ouvrir, prête à l'accueillir. Puis tout va très vite, les
coeurs s'accélèrent, les souffles se font plus rapides, le désir
monte crescendo et à bout elle le supplie :
- Prends-moi.
Elle
s'agrippe à ses épaules et il la soulève pour lui enrouler les
jambes autour de sa taille puis en la fixant dans les yeux, il fait
glisser son sexe en elle avec une lenteur affolante, stoppe un
instant avec un petit sourire et lui donne un coup de rein pour venir
au plus profond d'elle.
Elle
laisse alors s'échapper un soupir de surprise et de plaisir et elle
le reçoit en basculant son bassin. Il serre et pétrit ses fesses un
peu plus fort et la guide, la fait glisser sur son sexe tendu gorgé
de désir, d'abord lentement puis en accélérant. La chaleur
l'envahit, le plaisir la submerge et elle plante ses ongles dans son
dos. Leurs souffles haletants se mêlent, leur rythme cardiaque
s'accélère et ils ne font plus qu'un. Les vas-et-vient
s'enchaînent et leur mouvements se coordonnent accentuant d'avantage
leur fougue et leur plaisir. Elle lui murmure "encore" et
lorsqu'elle le sent se répandre en elle, le monde extérieur
n'existe plus et elle doit se mordre la lèvre pour s'empêcher de
crier.
Doucement
le calme revient, leurs respirations se régulent. Le moment fut si
intense qu'elle sent ses jambes se dérober lorsqu'elles touchent le
sol. Il la soutient alors par la taille.
- J'aimerais
encore voyager avec toi, dit-il en lui relevant le menton. - Moi aussi mais ici les gens se croisent et ne se revoient peut-être jamais...
Il
dépose un baiser sur ses lèvres puis chacun se rhabille. Les
lumières se rallument, l'ascenseur redémarre et elle ne veut pas
le quitter. Il s'approche d'elle et lui passe sa cravate autour du
cou.
- Nous
nous sommes croisés, trouvés et tu peux me rejoindre à ta guise,
au dernier étage, tout en haut de la pyramide.
Les
portes s'ouvrent, il s'éloigne après un rapide clin d'oeil et elle,
sent son parfum imprégné sur sa cravate le coeur battant : elle
vient de baiser le boss dans un ascenseur.....