dimanche 21 décembre 2014

Le moment tant attendu

Je presse le pas malgré moi. J'ai hâte, si hâte de le voir, d'être avec lui. Plus j'avance, plus grands et plus intenses sont les battements de mon coeur. 
En cherchant le numéro de la chambre qu'il m'a donné je rougis. Moi, je vais rejoindre cet homme dans une chambre d'hôtel. 
Une rencontre dans cet endroit peut prêter à confusion pour toute personne extérieure à la situation et pourtant, si nous avons choisi ce lieu, c'est uniquement pour être seuls, parler tranquillement, profiter l'un de l'autre et non pas pour commettre un acte que nous pourrions regretter.
Cependant, je suis lucide et  me doute bien que cette idée lui traversera sans doute l'esprit, tout comme elle jaillit dans le mien en ce moment. 
311, je ralentis le pas, 313, je ralentis encore, 315, je stoppe. Je prends une grande inspiration en me demandant si tout cela est bien raisonnable et soudain j'ai peur, peur de ne plus lui plaire, peur qu'il ait changé d'avis, qu'il me repousse. 
Nous nous sommes pourtant déjà rencontrés, mais dans d'autres circonstances, dans un lieu public. Là, tout est différent. Que vais-je lui dire, que dois-je faire? 
Un instant je pense à faire demi-tour mais le désir est si fort que je frappe. La poignée se tourne et la porte s'ouvre. 
Il me regarde les yeux pétillants avec son sourire que j'aime tant,  qui me fait chavirer et je sens mes joues s'enflammer. J'entre, referme la porte pour lui faire face à nouveau et pose mon manteau pour me donner une contenance. Je sens son regard posé sur moi et devine qu'il sourit toujours. 
Nos yeux se croisent à nouveau et cette fois je soutiens son regard en souriant à mon tour, m'approche, me blottis contre lui sans un mot, la tête contre son torse en entourant sa taille et en me demandant quelle va être sa réaction. Je sens alors les siens en faire de même et il inspire profondément en me serrant un peu plus fort. Nous n'avons pas besoin de nous parler pour deviner que ce simple contact   tant attendu est magique. Sa main caresse à présent mes cheveux et je sens les battements de son coeur aussi forts que les miens. Plus rien ne compte, le monde qui nous entoure disparait, il n'y a plus que lui, moi et tout cet amour que j'ai pour lui qui me submerge. Le ressent-il encore lui aussi? 
Il dépose un baiser sur ma tête et je la relève pour plonger mon regard dans le sien. Ses yeux verts sont remplis d'une lueur que je connais bien : cette même lueur lorsqu'il m'a vue pour la première fois et je devine alors que rien n'a changé malgré ces mois d'absence. J'aimerai l'embrasser, le toucher, sentir sa peau contre la mienne, le sentir en moi, ne faire qu'un avec lui mais je ne dois pas et me contente de déposer un baiser rapide au coin de sa bouche en tentant de m'écarter en espérant qu'une conversation s'installera et que je reprendrai mes moyens.
Mais en vain....Il prend mon visage entre ses mains en me murmurant qu'il sait, que cette situation est difficile pour lui autant que pour moi. Une larme roule sur mon visage. Il l'essuie de son pouce, s'écarte de moi à regret, et me propose de m'assoir sur le lit tandis qu'il prend place sur une chaise à califourchon en posant ses bras sur le dossier.
Nous engageons une conversation pleine de banalités et bien vite, comme à son habitude, il me fait rire et plus rien n'a d'importance. Nous ressemblons à deux adolescents échangeant des souvenirs, se donnant des tapes amicales puis un silence s'installe. Il se lève, s'approche, prend place à côté de moi et à cet instant je sais que tout va basculer, je le sens mais je ne fais rien pour l'empêcher et laisse sa main se poser sur ma taille et ma tête se pencher sur son épaule. 
Il me serre encore plus fort.  Ses doigts à présent frôlent ma nuque et son souffle caresse  ma joue. Mon visage se tourne face au sien et sa bouche rejoint la mienne pour un baiser rapide puis nos fronts se collent l'un contre l'autre. Sans parler, nous nous comprenons. Nos pensées se rejoignent, la même envie nous envahit,  notre résistance s'amenuise et la lucidité de la situation s'éloigne.
Nous nous dévisageons alors un moment en silence. Son regard se fait tendre, respectueux puis interrogateur. Je sais à cet instant ce qu'il veut et qu'il attend le moindre petit signe d'encouragement de ma part. Je prends alors son visage entre mes main et me rapproche timidement en souriant. Mes lèvres tremblantes frôlent les siennes puis se posent . Petit à petit sa bouche se fait plus entreprenante mais toujours délicate et s'entrouvre pour laisser sa langue s'immiscer et chercher la mienne. Tandis que sa main caresse ma nuque, mon coeur s'affole et ma respiration se fait plus haletante. J'ai tant rêver de cet instant et le rêve devient réalité. 
Sa main glisse sur mon chemisier, ses doigts entreprennent de le déboutonner pour le faire glisser puis d'un geste rapide il hôte son tee shirt, me reprend dans ses bras et promène sa bouche pour semer des baisers sur mon épaule nue parcourue de frissons. Je ferme les yeux et succombe à sa douceur, son humidité. Je le sens alors dégrafer mon soutien-gorge. Ma gorge se noue et je retiens ma respiration en signe d'appréhension. Il me murmure alors qu'il souhaite mon corps contre le sien, m'étreindre, tout simplement.
Nous avons parlé de ce moment, de cet envie, de se retrouver simplement l'un contre l'autre. 
Nos torses entrent en contact, nos peaux se découvrent et nous nous allongeons collés l'un à l'autre et nous restons de longues minutes ainsi, comme si ce geste soudait cet amour platonique ou semblable à celui des adolescents que nous vivons depuis des mois. Ce moment n'est que pur bonheur et je ne veux pas qu'il s'arrête.
Nous nous murmurons nos impressions en découvrons les effets de ce contact.
Notre envie d'aller plus loin est grande, c'est indéniable mais la raison est la plus forte et tant qu'il en sera ainsi nous nous promettons de nous revoir. Et si à un moment donné, la raison nous échappe, nous aviserons. Nous ne voulons pas y penser pour le moment et nous voulons garder ce que nous vivons.....
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire